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virginiemsophrolog

Les origines d'un monde merveilleux.

Création réalisée dans le cadre du concours Le Prince oublié, organisé par Short Édition écrit en Décembre 2019


C'était un après-midi ensoleillé où le temps permettait aux enfants de jouer dans le parc de la ville. On pouvait entendre leurs cris de joie. Les uns jouaient à chat perché, les autres au toboggan, pendant que d'autres encore observaient une colonie de fourmis près d'un arbre immense. Il était tellement immense que les parents des parents de ces enfants le connaissaient déjà grand, à l'époque où ils jouaient eux-mêmes dans ce parc.




A côté de cet arbre se trouvait un petit banc où un enfant, le dos courbé semblait bien malheureux. Il était seul malgré les tourbillons de vie tout autour de lui. Il restait ainsi, comme si les bruits ne l’atteignaient pas, comme si un mur invisible le rendait aussi invisible aux yeux des autres. Et lui-même ne semblait pas voir les autres enfants jouer.


- Et bien petite chose ! Pourquoi ne joues-tu pas avec les autres ?

- Eh oh ! Tu ne me réponds pas ? Je sais que tu m'entends, que fais-tu assis seul comme ça ? répéta l'arbre.

L'enfant leva la tête d'un air surpris. Puis, la rabaissa aussitôt.

- Eh mais dit donc ! Je te parle, tu ne me réponds pas ! Tu n'es pas très poli !!

L'enfant leva à nouveau la tête vers l'arbre :

- Hein ! Mais je ne rêve pas !? C'est toi qui me parle, l'arbre ?

- Qui veux tu que ce soit ? Il n'y a personne d'autre que nous à présent !

Et en effet, quand l'enfant regarda tout autour de lui, il s'aperçut qu'il n'y avait plus personne d'autre, à part cet arbre gigantesque qui semblait bien lui parler.

- Mais où sont les autres enfants ? Où suis-je ? dit l'enfant.

- Ah c'est toi qui pose les questions maintenant ! Et bien, quelle importance où sont les autres, puisse que tu ne joues pas avec eux ?

D'ailleurs, pourquoi ne jouais-tu pas avec eux ?

Tout en baissant la tête, l'enfant répondit tout bas :

- Personne ne vient me voir, je crois que je ne suis pas assez bien pour les autres.

- Oh, s'exclama l'arbre, mais c'est terrible ce que tu dis ! Je ne suis pas du tout d'accord avec toi, chacun a son importance.

- Non ! pas moi, tu vois bien, je ne manque à personne ! Je ne vaux rien, ne suis rien, cria l'enfant. Je suis un bon à rien !

Il se jeta sur le banc, la tête dans les bras et se mit à pleurer.




L'arbre resta muet quelques instants, il observait cet enfant si malheureux,

puis dit :

-Je pense savoir ce qui ne va pas. Tu as oublié quelqu'un de très important !

- Mais de quoi tu me parles encore ?, répondit l'enfant en reniflant.

- Je vais te répondre mais avant je voudrais te raconter une histoire.

Pour cela j'ai besoin de toute ton attention. Es tu d'accord ?

- Oui, pourquoi pas marmonna l'enfant en s'essuyant le visage.

- Et bien, viens plus près de moi, sur mes racines qui effleurent la terre. Installe-toi confortablement. Et tiens, profites de ce petit air rafraîchissant, qui passe dans mes branchages, pour respirer profondément et calmement.


L'enfant se prit au jeu et fit de profondes respirations. Il se sentait, sans se l'expliquer, déjà, un peu mieux.

- Alors, cette histoire ? Et de quoi parles-tu quand tu dis que j'ai oublié quelqu'un ? dit l'enfant.

- Ah ! cela t'intrigue ! Et bien, laisse-toi guider par ma voix pour visiter un monde fantastique.




Il était une fois un royaume, par delà les montagnes. Ce monde était magnifique dans sa diversité de couleurs si apaisantes à regarder. Ce monde était d'une beauté époustouflante. On pouvait y voir des arbres de toutes les couleurs, les fleurs étaient multicolores et de toutes les formes.


Les parfums multiples étaient tous plus doux les uns que les autres. Il y avait tout autant de petites bestioles qui virevoltaient de fleurs en fleurs, en chantonnant des paroles à peine audibles et il fallait alors tendre l'oreille. Les paroles collaient magnifiquement à la musique que faisait le vent dans les végétaux qu'il traversait. Et ces chansons à peine perceptibles étaient extraordinairement agréables à entendre.




On pouvait également trouver des fruits dans ces arbres qui semblaient tous plus succulents les uns que les autres. Les animaux de ce royaume se nourrissaient de ces fruits. Leur goût variait chaque jour, ce qui fait que jamais on ne mangeait la même chose deux fois. Et à chaque fois, c'était toujours plus délicieux que la fois précédente.


Dans ce monde, on trouvait aussi les lacs d'une eau bleu turquoise imperturbable, immobile, hypnotisante. Il y avait aussi des petits ruisseaux où vivaient des grenouilles cantatrices qui à chaque fois qu'elles croassaient, changeaient de couleurs. Les ruisseaux s'élargissaient à certains endroits, pour donner des fleuves avec de somptueuses chutes d'eau, qui laissaient place à des étendues d'eau toujours plus jolies, riches en vie à l’intérieur comme à l'extérieur. Il y avait les poissons qui avaient la capacité de sortir de l'eau quand bon leur semblaient, les ours dansaient sur la pointe des pattes avec une aisance admirable.


Les oiseaux dans le ciel effectuaient des loopings tous plus spectaculaires les uns que les autres. A leur passage, un arc-en-ciel se formait, magnifique.


Même quand il pleuvait, la pluie était à la juste température. Tous alors se réunissaient pour accueillir cette source de vie qu'est l'eau. Les uns levaient le visage pour recevoir cette eau si douce, les autres faisaient le dos rond afin de recevoir les petits clapotis de la pluie comme des massages sur la peau. Il régnait dans ce monde une atmosphère tellement apaisante, ressourçante, calme.


Et au détour d'un chemin, se trouvait un arbre plus grand et plus haut que tous les autres. Il était fier, majestueux, ses branches garnies d'une multitude de feuilles larges d'un vert brillant. En s'approchant de l'arbre, on pouvait voir un tronc large avec des racines fortes. On pouvait deviner qu'il allait puiser les nutriments dont il avait besoin dans la terre si riche de ce royaume. En fait les racines de cet arbre reliaient tout ce qui existait dans ce monde. Le royaume ne faisait qu'un avec l'arbre ; le royaume était l'arbre.



Et au centre de ce royaume, à l'intérieur du tronc se trouvait un lieu d'une brillance inégalable. C'est de ce lieu que semblait rayonner cette lumière, source d'une sorte de force impressionnante. Et c'est ce qui permettait à l'arbre de réaliser mille et une choses ! En regardant bien attentivement la lumière, on pouvait deviner un petit être, ce petit être ressemblait à l'arbre mais en beaucoup plus jeune.


- Sais-tu comment s'appelait ce petit être ?

- Non, non dis-moi !

- On le nommait le Prince. Et ce Prince, il fallait le nourrir afin qu'il brille et permette à l'arbre de faire vivre ce royaume si beau, si doux. Ce Prince existe chez tous les êtres vivants. Et je pense que toi, tu as oublié de le nourrir. C'est ce qui fait, je pense, que tu n'oses pas. Tu n'oses pas aller vers les autres enfants, tu restes là, ainsi.

- Je ne comprend vraiment pas ce que tu me dis, j'ai un Prince à l’intérieur de moi ?

- Oui, je te le dis. Tu as un Prince et tu l'as oublié. Ce Prince, il faut lui donner de l'amour, lui raconter des histoires, le faire grandir pour qu'il rayonne. On l'appelle le Prince car il ne finira jamais de grandir pour réaliser autour de toi un royaume extraordinaire. Mais attention, si tu l'oublies, il restera petit et ne brillera pas comme il devrait. Maintenant que tu connais mon histoire, je voudrais partager avec toi une dernière chose.

- Ah oui, quoi ? Dis-moi ?

- Je voudrais t'offrir un de mes fruits. Je souhaite que tu ailles voir les autres enfants et que tu leur racontes mon histoire afin de partager maintenant ton savoir. Et j'aimerais que vous plantiez mes graines, cela m'aidera à faire rayonner mon Prince. Et enfin, j’aimerais que tu me promettes quelque chose : fais briller ton Prince à toi aussi, car plus nous serons nombreux à faire briller nos Princes, plus le monde sera merveilleux.


Et toi, toi qui me lis, pense à faire briller ton Prince, ne l'oublie jamais et le monde sera toujours plus merveilleux.


« copyright – tous droits réservés »

Virginie Michault, sophrologue.






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